jeudi 25 juin 2015

Je ne l'ai pas fait.



Pendant de nombreuses années, nous étions inséparables. Elle savait tout de moi, je savais tout d'elle. Nous passions nos vacances ensemble, voyions notre avenir ensemble, nos études, notre futur. Des nuits entières passées à discuter, partager, philosopher, disserter, jouer, rire, glander, youtuber... Des familles qui se sont rapprochées jusqu'à ne devenir plus qu'une : sa soeur était devenue la mienne, mon frère était devenu le sien. On nous appelait "les jumelles", nous étions deux mais ne faisons qu'une.

Et puis peu à peu le temps est passé, la distance s'est installée. Loin des yeux, loin du coeur... Je n'y croyais pas et pourtant si. Les mensonges ont remplacé les confidences, les prétextes ont pris la place des secrets. Nous échangions peu, et très vite n'avons plus rien partagé. Enfin la rupture, douloureuse, blessante... Définitive. Aujourd'hui je me rappelle la dernière fois que nous nous sommes vues avec une clarté étonnante : il y a eu des excuses, je venais de rentrer d'Angleterre et de m'installer dans mon nouvel appartement à Paris. Tu habitais à quelques kilomètres et quelques minutes de train seulement, et pourtant tu n'es venue qu'une fois. Il y a eu des excuses, des remises en question, des mises au point. Et des promesses, surtout.

C'était la dernière fois que nous nous sommes vues. Finalement l'amitié a laissé la place à cette nouvelle relation "de couple" dans laquelle tu t'engageais, j'ai attendu une suite, espéré, tendu la main... Et rien n'est arrivé. Tu t'es tout simplement évaporée. Toi, ma soeur, mon amie, ma moitié. Pendant longtemps j'ai eu mal. Mal de te savoir embrigadée par lui, mal de voir qu'il avait réussi à te monter contre moi puis à t'effacer complètement de ma vie (ou m'effacer complètement de la tienne), mal de voir où finalement se trouvaient tes priorités. Mal aussi de savoir que tu étais toujours là, dans l'ombre. Réduite à un numéro retrouvé par hasard dans mon téléphone. A des e-mails conservés sur une vieille boîte oubliée. A des articles de blog engagés que je sais être quelque part.

J'ai longtemps espéré que les choses s'arrangeraient, qu'une fois séparée de lui tu te rendrais compte de ce qu'il nous avait fait, et que tu reviendrais. J'ai longtemps été persuadée qu'il était écrit que nous nous retrouverions, que c'était le destin, qu'il en était ainsi. J'ai longtemps guetté ton nom sur Facebook, m'attendant à recevoir un message de ta part, un jour à l'autre. Désormais, c'est tout ce que tu es dans ma vie : un nom sur un réseau social, qui nous éloigne au lieu de nous rapprocher. C'est presque pire de savoir que, si on pouvait, si on avait la force de mettre notre fierté et le passé de côté, nous serions à un clic de nous recontacter.

Et puis j'ai réalisé. J'ai réalisé que ma vie avait continué, sans toi, et qu'aujourd'hui tu n'en savais plus rien. Que je ne savais plus rien de toi, ni toi rien de moi. Tu n'as jamais rencontré celui qui partage ma vie, tu n'as jamais visité mon appartement. Tu n'étais pas là pour ma remise de diplôme, tu ne connais pas mes amies, tu ne sais pas que ma soeur vient de passer son bac ni ma mère l'agrégation. Tu ne sais pas où je vis, où je travaille, où je pars en vacances. Tu ne sais plus rien de moi. Tu n'es plus qu'un fantôme du passé.

Pendant des années, j'ai continué à te souhaiter ton anniversaire, un petit message liké sur Facebook. Un petit contact, presque rien, juste un petit pincement au coeur pour me rappeler que tu es bien là.
Mais cette année je ne l'ai pas fait. C'était hier, je le savais, et pourtant je ne l'ai pas fait. J'ai décidé de tourner la page et d'avancer, de lâcher la dernière corde qui nous liait... J'ai choisi de me concentrer sur les gens qui comptent, les vrais, ceux qui sont là.

D'ailleurs aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon chéri, joyeux anniversaire mon amour <3




vendredi 12 juin 2015

Ces petits bonheurs éternels du quotidien

Clin d'oeil à trois autres lettres pleines d'amour dans le sable... =)

  • Entendre une chanson de Cats on Trees à la radio, la journée, au boulot
  • Me lever et découvrir un beau ciel bleu et un grand soleil
  • M'endormir en petite cuillère contre mon amoureux
  • Cuisiner un bon petit plat le soir en rentrant chez moi
  • Planifier des vacances au soleil
  • Manger de la glace après le dîner, sur le canapé devant la télé
  • Reprendre une de mes séries préférées après plusieurs mois d'arrêt
  • Ecrire des petits mots cachés dans l'appartement pour mon amoureux
  • Découvrir des surprises de mon amoureux sous forme de post-its pleins de mots doux ou de petites attentions
  • Partir le matin au boulot en couple plutôt que de prendre le métro toute seule
  • Avoir des nouvelles de ma meilleure amie depuis un autre continent
  • La perspective d'une soirée entre copines après une dure semaine
  • Passer des moments à cocooner en couple avec rien d'autre que des câlins et des bisous
  • ...


Keep calm and keep searching



Cela fait plus de six mois que je n'ai rien écrit sur ce blog. Je ne saurais expliquer pourquoi, il y a eu beaucoup de choses à faire, certes, mais j'ai parfois l'impression que l'inspiration s'en est allée.
Ces six derniers mois ont été riches en beaucoup de choses : riches en changements, riches en évolutions, riches en émotions. Aujourd'hui j'ai la sensation que l'heure du bilan est venue... Et je ne sais trop quoi en penser. Il y a beaucoup de bien, évidemment, mais pas que. Les mots me restent un peu bloqués dans la gorge, j'ai du mal à les laisser sortir, peut-être de peur qu'une fois libérés ils deviennent simplement trop vrais. Je suis à une période charnière de ma vie, où je commence à apercevoir la fin d'une époque et le commencement d'une autre. Je n'ai jamais été très douée pour le changement. En général il me donne envie soit de partir sans prévenir m'exiler à l'autre bout du monde, soit de me terrer pendant une durée illimitée sous ma couette. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve et ça me fait peur. Je ne sais même pas vraiment ce que le présent me réserve, à vrai dire. J'ai réussi beaucoup d'accomplissements récemment dans ma vie, mais je me demande à présent si c'était vraiment ce que je voulais. Je ne sais plus vraiment. Tout est si flou, si compliqué... Je suis peut-être simplement fatiguée. Fatiguée de devoir courir dans tous les sens, fatiguée d'avoir en permanence une pression insoutenable sur mes épaules, fatiguée de ne jamais pouvoir me reposer nulle part et sur rien. Au final, que sont nos certitudes ? Rien de plus que des cocottes en papier. Tout est éphémère, d'un simple envol de papillon toute une vie peut être bouleversée. Et on ne sait jamais quand ces moments charnière peuvent arriver. Une transition d'une école à une autre, d'un boulot à un autre, d'un appartement à un autre... J'ai ces intuitions à certains moments, ces certitudes que de minuscules événements, insignifiants, invisibles, surviennent et changent tout. Et je ne peux rien y faire, hormis les regarder. Cette angoissante certitude que toute une vie d'efforts peut se détruire comme un château de sable en quelques secondes... Aujourd'hui je ne suis plus certaine de savoir comment faire abstraction. Je voudrais faire l'autruche, enfouir ma tête dans le sable et continuer à croire que le carrousel ne s'arrêtera jamais de tourner. Aujourd'hui j'ai simplement envie de m'allonger sur une plage et d'oublier tout ça pendant quelques semaines. J'ai envie qu'on me kidnappe pour m'asseoir au bord d'un rivage, loin de tous ces soucis, loin de toutes ces pensées... Aujourd'hui j'ai besoin de vacances. Vacances de vie. Vacances d'envie. M'oublier et me faire oublier, quelques jours seulement, quelques semaines seulement... Et tout recommencer. En espérant que le vent ne tournera pas, ne soufflera pas, que le château tiendra, juste un moment encore.




vendredi 9 janvier 2015

Consternation...


Depuis hier, c'est dur de travailler. C'est dur d'être une future journaliste. C'est dur de regarder ce pays droit dans les yeux. C'est dur de faire face à l'horreur.

Il n'y a qu'une seule issue : continuer à se battre. Pour la liberté. Pour le droit à la parole. Pour notre pays.

Une pensée aux familles des victimes, dont je n'ose imaginer la peine.

#JeSuisCharlie



vendredi 12 décembre 2014

Take a Smile


Pas beaucoup de temps pour écrire en ce moment. Voire pas du tout, hormis à travers les cours, qui me permettent d'écrire énormément - et heureusement, sinon ma productivité serait à moins douze.
Les vacances approchent et, vous l'aurez deviné, je sautille d'impatience. J'ai d'ailleurs l'impression que plus elles se rapprochent, plus ma motivation et ma productivité baissent. Comment vous dire... Aujourd'hui, sur une échelle de 1 à 10, j'en suis à environ -10. Je prévois de percuter le plafond du -50 courant de semaine prochaine.

En même temps il faut dire que j'ai rarement été aussi fatiguée qu'en ce moment. Je me sens épuisée, psychologiquement, physiquement... Epuisée mais heureuse. Plein de bonnes choses dans ma vie en ce moment : un boulot qui me plaît énormément, des cours qui m'enchantent bien qu'ils me pompent énormément d'énergie, et surtout des gros projets personnels : un diplôme tant attendu enfin reçu la semaine dernière, et surtout, surtout, un bail avec mon amoureux signé samedi dernier, qui commence officiellement lundi.

Je n'ai encore jamais été si loin dans l'engagement avec qui que ce soit, et jamais encore été si heureuse, si sereine, si épanouie. Jour après jour on se projette, on construit, on travaille... Comme des petits oiseaux, on fait notre nid, brindille après brindille. Alors oui, c'est sûr, c'est du boulot : on a décidé de refaire toute la cuisine pour qu'elle corresponde davantage à ce que nous voulions, nous avons un délai très court pour déménager puisque nous partons huit jours en vacances à Strasbourg vendredi prochain, nous avons énormément de projets qui se bousculent un peu en ce moment... Mais notre vie est bien remplie et malgré le fait que nous tombions tous les deux littéralement de fatigue, nous sommes heureux. Evidemment, on se dispute parfois pour la couleur d'un meuble, le planning des travaux... Mais ce n'est que clopinettes à côté du bonheur qui nous attend.

J'ai toujours été très anxieuse à l'idée de commencer une nouvelle année. Le Réveillon m'a toujours angoissée, parce que les années n'ont jamais hyper hyper bien commencé pour moi. Je n'ai jamais eu ni de bilan très positif à faire de l'année passée, ni d'année particulièrement trépidante à commencer. Cette année, pour la première fois, j'ai hâte d'être en 2015. Parce que 2015 rime avec notre chez nous, à nous deux, avec nos deux noms sur la boîte aux lettres. 2015 rime avec voyages et plein de projets en amoureux. 2015 rimera peut-être avec un petit retour au Canada pour y voir ma Sô adorée, que je retrouve d'ailleurs dès ce soir à Grenoble pour un weekend magique, riche en émotions à n'en pas douter (un peu moins en neige, j'en ai peur, mais la combi de ski sera quand même du voyage, au cas où !)

Cette année, les fêtes vont être très différentes. Des vacances plus courtes chez mes parents, mais plus intenses, puisque ma moitié sera de la partie. Les premières fêtes que nous passerons ensemble, les premiers cadeaux de Noël que nous nous échangerons, les premiers sapins décorés ensemble... Des tas de premières fois, quoi de plus excitant ? Un Réveillon bien différent aussi, puisque les derniers ont été plutôt pépère, passés en pyjama devant des Disney avec Sô et sa soeur, à cuisiner tranquillou... Celui-là se passera chez mes "beaux-parents", avec leurs traditions, leurs habitudes, un Réveillon familial donc, avec une nouvelle famille à laquelle j'espère réussir à être intégrée... Des tas de changements en approche, donc. Mais pour une fois je n'ai pas peur. J'ai plutôt hâte que tout cela arrive. J'ai très envie que la semaine prochaine passe à toute vitesse, de pouvoir profiter des fêtes pour nous reposer  un peu et retrouver le calme et la paisibilité qui nous manque, pour emménager tous les deux. Notre château en Espagne à nous se trouve dans le 14ème arrondissement, a un beau balcon, deux grandes pièces avec parquet lumineuses, une baignoire, et bientôt une cuisine toute neuve ! Que demande le peuple (... des ouvriers gratos, éventuellement ? C'est négociable ou pas ?)

Trêve de plaisanterie, il faut que j'aille poser du lino.

Bonnes presque-bientôt-fêtes de fin d'année !