jeudi 6 décembre 2012

Esprit (de Noël), es-tu là ?


Aujourd'hui, 6 décembre, c'est la St Nicolas. Enfin pas ici évidemment, pour la plupart des parigots de base - voire même du reste des Français de l'Intérieur, hahaha - la St Nicolas ne leur évoque rien de plus que "Tiens chérie, faudra pas oublier d'appeler ton frère !". Et encore, la plupart ne célèbrent même pas les fêtes (si vous le faites tant mieux, la mienne c'est le 22 mars, FYI). Mais chez moi, la St Nicolas c'est tout un truc. Si vous voulez connaître l'histoire exacte je vous redirige ici, quoi de mieux qu'une petite marrade au sujet des Alsaciens et des Lorrains pour commencer la journée en beauté !

En gros, St Nicolas c'est le bonhomme là-haut sur la photo. La nuit du 5 au 6 décembre, il arpente le monde (soit l'Alsace et la Lorraine, pour ceux qui n'auraient pas encore percuté) sur son âne pour aller distribuer des chocolats et des pains d'épices au petits enfants qui ont été sages. Pour recevoir quelque chose il faut : avoir été sage déjà (enfin ça c'est plus ou moins en option en fait), mettre ses bottes devant la porte le soir pour qu'il les remplisse, et lui offrir un truc à manger ou à boire type du lait, ainsi qu'une carotte pour son âne, afin qu'ils puissent reprendre des forces pour la route. Jamais de toute mon enfance je n'ai manqué la St Nicolas, en plus moi qui adore le pain d'épices, le chocolat et les Mannele (rappelez-vous je vous en ai déjà parlé), vous pensez bien.

Mais visiblement mon enfance s'est arrêtée au moment où j'ai déménagé à Paris, en septembre 2011. Ici, finie la St Nicolas, finies les traditions, finis les Mannele. Vous savez que ma mère ne m'a même pas crue quand je lui ai dit que ça existait pas en-dehors de l'Alsace les Mannele ? (en fait les Alsaciens sont encore plus nombrilistes que les parisiens. Ou alors ils gardent juste jalousement leurs spécialités culinaires à se damner et préfèrent laisser les parigots avec leur baguette et leurs pâtes Sodebo) Toujours est-il qu'aujourd'hui 6 décembre, avec pour tout cadeau le petit chocolat de mon calendrier de l'Avent, je me suis sentie triste. Comme un peu tout le temps en ce moment en fait. Je trouve que c'est à cette période, quelques semaines avant Noël, que l'absence de la famille et des traditions se font le plus cruellement sentir. Même si parfois j'ai l'impression d'être la seule à y attacher autant d'importance. Pour les autres gens, Noël ce n'est plus qu'une histoire de "combien de thunes je vais empocher et comment je vais réussir à rester en place en me tapant tous les membres plus chiants les uns que les autres de ma famille à la suite pendant trois jours".

L'esprit de Noël n'existe plus assez pour que je puisse passer le 25 décembre avec ma mère, bannie des fêtes familiales sous prétexte qu'elle a eu le culot de vouloir vivre sa vie. Plus assez non plus pour voir les gens qu'on aime sans se battre au sujet de qui a été le dernier à inviter, à qui le tour, et c'est toujours moi qui cuisine, et je m'en fous je ferai rien si on m'invite pas, et blablabla. C'est dur de continuer à garder son âme d'enfant dans ce monde de brutes. Je sais que dit comme ça ça fait très vieille France comme déclaration, mais je le sens de plus en plus : la cruauté du monde dans lequel on vit n'a plus aucune limite. On peut passer une journée, une semaine, des mois avec les mêmes personnes, tous les jours, rire avec eux, échanger des confidences avec eux, et se faire insulter et menacer comme une malpropre le soir même, sans aucune gêne, sans aucun remords. Parfois je voudrais pouvoir redevenir une enfant, juste avant l'âge où on se met à réaliser se genre de choses ; à l'âge où le Père Noël existe encore, à l'âge où ses parents qui s'embrassent jamais c'est normal et pas encore triste parce que s'embrasser c'est dégueu, à l'âge où on rêve encore au Prince Charmant sans savoir que dans la vraie vie le Prince Charmant n'existe pas plus que le lapin de Pâques ou la Petite Souris, à l'âge où on décore le sapin de Noël tous ensemble, en famille, à l'âge où personne n'est mort, où personne n'est triste, où personne ne pleure en cachette, où personne ne fait semblant d'être heureux.

Je sais, mon monde idéal n'existe que chez les Petits Poneys.
Joyeux Saint Nicolas à tous les Nicolas, Alsaciens et Lorrains !


4 commentaires:

  1. Joyeuse St Nicolas à toi aussi ma belle!

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  2. Bah dis donc, ça faisait un moment que j'étais pas passée par ton blog (chômeuse et overbookée, que veux-tu) mais ça y est, j'ai rattrapé mon retard !
    Je t'avoue que quand j'ai vu à la météo que c'était la St Nicolas, j'ai juste pensé aux Nicolas que je connais (cliché pourtant je suis pas parisienne). Moi j'aurais bien aimé fêté la St Nicolas quand j'étais petite...
    Keep smile ma petite Hex, c'est quand même bientôt le réveillon ;)

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  3. Effectivement ça faisait longtemps que je n'avais rien vu de nouveau sur ton blog !
    Merci d'être passée ^^
    Et comme ce n'est jamais trop tard : joyeuse St Nicolas et bonne préparation des fêtes, tu as raison, ça approche !

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