mercredi 19 septembre 2012

La théorie du groupe

Comme vous savez, maintenant que les cours ont repris, je suis censée être bercée en permanence par une aura de savoir et d'apprentissage intensif, dispensés par des gens plus ou moins compétents et convaincants. Aussi bizarre que ça puisse paraître, parfois les réflexions de ceux que nous appellerons "profs" pour clarifier ce propos, font mouche. Et me font réfléchir, vraiment. Surtout quand il s'agit de cours dont le contenu m'était totalement inconnu cinq minutes avant d'entrer dans la salle.

Par exemple mon séminaire de management cette semaine, qui m'a quand même fait pas mal réfléchir.
Demain, j'ai 21 ans. Et je crois que ça doit faire un an et demi ou deux ans, au maximum, que je me sens vraiment épanouie dans ma vie. Avant d'entrer à l'ISIT je ne m'étais jamais sentie comme une partie d'un tout, d'un groupe, comme appartenant à l'endroit où je me trouvais. Mes difficultés à me lier avec les gens m'avaient toujours valu d'être une solitaire, de sortir peu, de communiquer à travers un écran et un clavier avec les gens qui m'étaient le plus proches - et, paradoxalement, le plus loin. J'ai toujours eu cette impression que je n'avais pas eu le mode d'emploi, je regardais les autres interagir entre eux en essayant de trouver la clé de toute cette... sociabilité (un peu comme pour les règles des jeux sportifs : tout le monde semblait avoir eu le mode d'emploi avec le kit, c'était instinctif, sauf pour moi. Ce qui explique probablement la propension du ballon à me revenir droit dans la tête dès que j'avais le malheur de m'en tenir un peu trop près).

En arrivant à Paris, il y a un an, je me suis promis que ça changerait. Que j'allais devenir une nouvelle personne, que j'allais appliquer toutes ces années d'observation. Et le plus dingue, c'est que ça a marché ! Je ne pense pas qu'avant septembre 2011 j'aurais compris quoi que ce soit au charabia de mon prof de management sur la formation des groupes, sur les tensions existentielles d'appartenance et de différenciation qui tiraillent l'individu au sein d'un groupe. Ma mère m'a dit toute mon adolescence "c'est après le lycée qu'on se fait ses meilleurs amis, ceux qu'on garde pour la vie" et j'avais toujours été un peu suspicieuse. Avant.

Parce que maintenant je sais que je pourrais toujours compter sur eux. Ils savent qu'ils pourront toujours compter sur moi. Même après huit mois passés séparés, c'est comme si rien n'avait changé, on s'est retrouvés comme si on s'était séparés la veille. C'est pas ça, un vrai groupe ?


Sur ce, je vous laisse, une réunion m'attend (ça fait super sérieux hein ?)


2 commentaires:

  1. J'ai connu la même expérience, mais il y a 5 ans. Je comprends tout à fait :)

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  2. N'empêche ton article me donne envie de m'investir aussi. Rien qu'aujourd'hui, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai été parler à une fille avec qui j'avais échangé des regards consternés pendant le cours (je te raconterai l'histoire du prof d'Histoire, justement. Tu vas rire, cocotte). On a discuté un peu, genre 5 minutes, entre deux cours, c'était cool. J'ai l'espoir d'approfondir tout ça demain, elle a l'air vraiment sympathique :D Peut être qu'un jour j'aurai ton discours à la bouche ! Brefouille, je t'aime fort ma douce, je suis contente que tu sois épanouie <3

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