jeudi 29 août 2013

Bref, j'étais chez la gynéco

(je vous raconte pas toutes les photos immondes
sur lesquelles je suis tombée en cherchant
une image pour illustrer cet article...)


Quand le mois de septembre approche, ce que je déteste le plus c'est tous ces rendez-vous annuels qu'on doit se farcir, parce que c'est "une fois par an comme d'habitude !" Y'en a des sympas, comme le coiffeur, mais y'en a des nettement moins sympas : le dentiste, l'ophtalmo ou pire : la gynéco.
 
Je suis sûre que je ne suis pas la seule à détester ce moment de l'année où ton ordonnance de pillule touche à sa fin et où tu dois aller la chercher directement à la source, en passant par la case "à poils Ginette" et par la case "alors on en est où de ce régime ?"
Oui parce que ça aussi, c'est un mystère pour moi : pourquoi diable les gynécos se sentent toujours obligées de jouer aux nutritionnistes à leurs heures perdues ? En quoi ça les intéresse notre courbe de poids ? ça nous intéresse déjà pas nous (enfin pas moi) alors merci !
 
Bref tout ça pour dire que le jour fatidique tombait vendredi dernier. J'avais rendez-vous en même temps que ma mère - en plus - qui est une trèèèès vieille cliente de ce médecin, normal remarquez puisque c'était son obstétricienne et que c'est donc elle qui m'a mise au monde. Après 1h15 d'attente (j'ai presque envie de faire une courbe de ses retards par an, moi aussi...), ma mère passe en premier. Je tiens à signaler que c'est la seule femme du MONDE ENTIER qui se bidonne tellement fort chez la gynéco qu'on l'entend depuis la salle d'attente, quand même !
 
Enfin sur le coup elle se marrait, mais au ptit dèj elle faisait pas non plus la maline. Parce que ce qui nous engoisse le plus, nous, c'est la fameuse pesée annuelle. Juste après l'été. Alors que tu as pas de balance chez toi. Et nullement l'intention d'en acheter une parce que tu connais par coeur le cercle vicieux qui va avec : pesage -> tombage dans les pommes -> larmes à gros bouillons -> jeûne pendant une semaine -> goinfrage -> prise d'un kilo -> repleurage -> destruction de l'appareil maudit. Donc, pour éviter la dépression, je ne me pèse plus. J'ai arrêté il y a quelques années et ce n'est pas plus mal, parce que j'ai beau savoir, rationnellement, que mon ossature de rhinocéros ajoute directement 10 kilos de plus au total, quand le chiffre fatidique apparaît... la boucle recommence, invariablement. En même temps à qui ça ne fait pas perdre la boule cette histoire de balance, je vous le demande !
 
Tout ça pour dire que le matin même, au petit déjeuner, on se fixait toutes les deux, en se demandant : "bon, on fait quoi, on mange ou pas ?". Parce qu'on savait très exactement comment ça allait se passer, c'est tous les ans la même chose :
 
Etape 1 : tu cours pour être à l'heure, pour pas que la secrétaire hystérique à la voix de crécelle qui te donne juste envie de la jeter par la fenêtre t'engueule, "vous êtes en retaaaaaaaaard ! j'ai failli faire passer quelqu'un avant vouuuuuuus !". Evidemment, tu attends plus d'une heure dans la salle d'attente, et à chaque fois tu te demandes comment c'est possible que les autres nanas mettent toujours des plombes alors que toi en 5 minutes c'est torché. Pas terrible, le rapport qualité prix, surtout quand tu te rends compte que les honoraires ont ENCORE augmenté. La prochaine fois, c'est décidé, tu vas au Planning Familial !
 
Etape 2 : ton tour enfin arrivé, tu te lèves, elle te serre la main avant de te faire asseoir pendant trente secondes sur un fauteuil, juste pour te demander comment ça va, la famille, les amis, histoire de bien faire monter le stress (comme si tu n'avais pas déjà eu tout le loisir de cogiter dans la salle d'attente pendant trois mille ans, en te disant mondieujesuissûrequej'aigrossi et fautquej'arrêtedestresserparcequeçafaitgrossiretj'auraisûrementunkilodeplusletempsdemontersurlabalance) avant de te dire : on passe à l'examen ? (évidemment, pourquoi tu crois que je suis là !)
 
Etape 3 : déshabillage en règle, juste le jour où tu étais à la bourre et tu as enfilé en vitesse ta culotte rapiécée et tes chaussures qu'il te faut trois plombes à délacer... Hum. Tu te hisses à grand mal sur la table de torture, nue, t'as super froid, et tu ne bronches pas pendant les deux minutes trente de scrutage en règle qui te semblent durer six ans, pendant qu'elle elle te fait tranquillement la conversation, la main enfoncée dans ton utérus : alors les études ça se passe comment ? Toujours à Paris ? Ma fille fait le même master que toi mais à Lille tu sais ? Et les amours ? Y'a pas que moi qui te tripote j'espère ? (hahaha qu'est-ce qu'on se marre...). En bref le même topo que la coiffeuse, sauf que bizarrement c'est beaucoup moins gênant avec le papier alu sur la tête qu'avec un écarteur entre les cuisses.
 
Etape 4 : qu'elle introduit avec une petite blagounette du type "la torture de fin de consultation, allez, sur la balance !" Evidemment si toi aussi tu faisais quarante kilos tout mouillés tu rigolerais. En plus c'est pas la balance moderne qui te sort un chiffre à trois virgules à peine l'orteil posé dessus, non non, ça serait trop facile, celle là c'est la vieille balance où l'aiguille oscille pendant cinq minutes et qui te fait des faux espoirs avant se fixer sur le chiffre fatidique, qu'elle brâme à voix haute, comme si le voir était pas suffisamment traumatisant.
 
Certaines années, quand je sais que la situation est vraiment critique, quand les vacances ont vraiment été très détendues (surtout sur la glace et la pizza), je la prie de garder ça pour elle et de ne rien me dire. Oui je fais l'autruche et alors ? Mais cette fois j'avais pris une grande décision : l'affrontement ! J'ai affronté la réalité de plein fouet ! Et finalement c'était pas si terrible que ça. 4 kilos perdus depuis l'année dernière, encore 4 ou 5 à perdre, certes, mais c'est quoi 5 kilos hein ? Bidon ! (hum hum...) En plus de ça le frottis n'est que pour l'année prochaine, et elle en a profité pour me glisser sa petite carte de visite en m'annonçant qu'elle allait être chroniqueuse pour Elle ! Rien que ça. Sous le pseudo de Mam'gynéco, un truc comme ça. Peut-être qu'un jour elle pourra m'ouvrir la porte, qui sait ? Toujours est-il que, pour une fois, je suis sortie avec le sourire et pas en pleurant, c'est déjà ça. Mais bon... Comme d'hab, résolue à faire un régime. Mais quatre kilos... pfff, une broutille !
 
Bref, j'étais chez la gynéco.
 
 


 

1 commentaire:

  1. Haha, Génial ton article !! Pour le coup, je crois qu'on a la même gynéco...sa carte de visite à la fin de la séance de torture, c'est le must !

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